« Nous irons jusqu’à San Francisco »

Arrivée à San Francisco le 14 décembre 2017, après 8 mois et 5 374 km à vélo. Nous sommes les plus heureux de la terre.

« Tiens bon la barre et tiens bon le vent, hisse et ho, hisse et ho, Santiano, si Dieu veut, toujours droit devant nous irons jusqu’à San Francisco » … Des chansons plein la tête, nous avions deux semaines et quelques 500 km à parcourir pour arriver à San Francisco et rejoindre nos parents, sœurs et beau-frère pour fêter les 2 ans de Mika et Noël en famille.

Et c’est avec joie qu’on retrouve le Pacifique et nos amies les baleines grises.

Après des temps difficiles sur la route 101, à la sortie des « Redwoods », ce fut un pur bonheur de bifurquer à l’Ouest, traverser les montagnes et atteindre la fameuse route n°1 qui suit la côte Pacifique.

Levé de soleil sur notre campement sauvage à Shell Beach.

Fini la pluie. Nous ne verrons plus une seule goûte d’eau tomber pendant 15 jours. Bien sûr, c’est un peu alarmant pour la Nature alentour, le mois de décembre faisant parti des mois les plus humides de l’année en théorie. Mais pour nous, c’est vrai que cela a rendu notre vie en extérieure beaucoup plus simple et agréable. On ne s’occupe pas de poser le toit pour protéger le chariot et les vélos, on remballe la tente et les affaires sèches et on peut s’arrêter à n’importe quel moment pour une pause ou un pique nique.

Levé de soleil sur notre campement sauvage de Tomales Bay.
Coucher de soleil au State Park de Schooner Gulch.

Les paysages sont magnifiques, on se régale. Mais la route est difficile et le temps nous manque. On se lève en même temps que le soleil et on essaie de faire le maximum de kilomètres chaque jour. Environ 40 km. On a beau être entraînés depuis l’Alaska, les muscles travaillent durs. En effet, la côte est à flanc de montagnes et ce ne sont que montées depuis le niveau de la mer jusqu’aux crêtes puis redescente à nouveau sur les plages avant de remonter 400 m. On vivra aussi la route à 20% de montée, soit la plus forte de toute la Californie (si l’on omet les rues de San Francisco, la ville aux milles collines). Daniel passe en pédalant en transversal, moi je démonte …En tout, nous ferons plus de dénivelé que sur la fameuse “Top of the world Highway” en Alaska qui était déjà pour les muscles des cuisses, un sacré challenge !

La route n°1 le long de la « Sonoma Coast »: tortueuse, étroite et à flanc de colline comme on l’aime !

Tortueuse, étroite et à flanc de colline, les voitures sont obligées de rouler tranquillement. Ce qui nous va bien car il n’y a pas de bande d’arrêt d’urgence. Mais même sans se forcer, les automobilistes montrent beaucoup de prudence avec nous. On change de mentalité. Ce n’est plus le grand axe emprunté par les grosses jeep, 4×4 et camions de la route 101 qui roulent au plus pressés et nous voient comme des gêneurs. Non, la côte est dans la mouvance « back to earth » (retour à la terre), ambiance hippie, bobo et le style est plus petites voitures, vieux combi VW pour surfeurs blonds californiens et coupés-cabriolets. Bref, dans ce paysage là, les vélos sont bienvenus et bien vus.

Dur montée mais vue splendide.

Autre préjugé qui saute à mes yeux, c’est aussi celui d’un pays où toute parcelle de terre pouvant donner lieu à de gros profits doit être exploitée. Et bien pas le long des 200 km de côtes au nord de San Francisco. Outre les nombreuses réserves et parcs naturels protégés, où nous campons pour 5 dollars la nuit dans les emplacements pour « hikers-bikers », il y a de nombreuses fermes et ranchs où l’on voit à peine une dizaine de vaches, de chevaux ou de moutons, en famille, les veaux, les poulains et les agneaux avec leurs mères, sur des terrains immenses aux vues imprenables sur la mer, les couchers de soleil magnifiques et les souffles des baleines.

Depuis le Golden Gate Bridge, en plus de la vue imprenable sur San Francisco et l’île d’Alcatraz, on voit des lions de mer et des dauphins nager juste en dessous de nous :).

Quand on passe le Golden Gate Bridge, on a le sourire skotché. Il ne nous quittera pas de toute la journée. Et l’on chantonne :

If you’re going to San Francisco
Be sure to wear some flowers in your hair
If you’re going to San Francisco
You’re gonna meet some gentle people there

For those who come to San Francisco
Summertime will be a love-in there
In the streets of San Francisco
Gentle people with flowers in their hair

All across the nation
Such a strange vibration
People in motion
There’s a whole generation
With a new explanation

Heureux.

3 Antworten auf „« Nous irons jusqu’à San Francisco »“

  1. hi hi!! enfin des nouvelles sur le blog “auf französisch”!!! bon, ça fait drôle d’avoir des nouvelles “rétroactives”, alors qu’on sait par B et M-jo comment s’est passé votre séjour avec eux et la famille de Daniel à San Fransisco et dans le désert californien….
    et nous aussi sommes heureux de vous voir heureux avec le soleil revenu, après les journées sous la pluie, le vent, etc….
    ah oui, on a bien reçu votre carte avec le “Isis Temple”! oui, les paysages sont démesurés, superbes, et je pense que la suite avec les parents de Daniel ont été de splendides découvertes…et justement, j’ai pensé à vous car tu disais Marilyne que vous repreniez les vélos le 23 janvier!! vous passez à Los Angeles?
    bon, on attend la suite de vos aventures; les enfants ont l’air en forme!! gros bisous à vous 4,
    cath et Laredj

  2. Oui, nous sommes heureux d’avoir ces bonnes nouvelles !! (comme dit Cath, nous en avions eues par Mare-Jo & B). Un grand grand merci pour votre grande grande carte !! oui ce fut de beaux moments de partage avec tes parents un peu grâce à vous car ça les arrangeaient beaucoup et nous avons été ravis de les recevoir !!!). Vous nous donnez une leçon de courage !!! Nous espérons que vous serez attentifs aux voies de communications qui semblaient en mauvais état aux environ de Los Angelès. Gros bisous à vous quatre !! Je pense si souvent à vous !!!! Huguette & Gaby

  3. Géniaux ces petits récits et de vous voir en photos dans des endroits si beaux! Ca donne envie de vous serrer fort dans les bras! Bonne route et bon vent!

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