Le désert d’Atacama, beauté minérale

Vue sur la vallée de la lune.

Nous sommes de retour au Chili par le désert d’Atacama. Situé à l’extrême nord du Chili, entre le Pacifique et la cordillère des Andes, il est l’endroit le plus aride sur Terre, hors zone polaire. Du fait de la sécheresse extrême, de l’altitude et de la quasi-absence de pollution visuelle, c’est l’un des meilleurs endroits au monde pour observer les étoiles. Effectivement, le ciel est toujours bleu. Le rayonnement solaire incroyablement fort.

L’apparition de l’asphalte marque la frontière entre Avaroa, en Bolivie et Ollagüe au Chili.

Nous quittons la Bolivie et passons sans transition du chemin de terre, cailloux et sable, au goudron. Une aide providentielle car le vent souffle en permanence et la plupart du temps, nous l’avons de face.

Côté Bolivie comme côté chilien,
c’est la région des salars.

Les cyclovoyageur.se.s aguerries préfèrent suivre la fameuses route des lagunes, côté bolivien, avant de rejoindre San Pedro de Atacama au Chili. Daniel a suivi cette route 10 ans auparavant. Seul et sans enfant. Une des plus belles routes du continent paraît-il mais avec un dénivelé important et surtout, du sable. Or avec le chariot, c’est notre pire ennemi car les roues ne roulent pas. Il faut tirer tout le poids du vélo et son chargement qui, même sans les enfants, pèse plus de 100 kg.

Les flamands rose du salar d’Ascotan.

On décide donc de rejoindre San Pedro de Atacama en passant côté chilien pour profiter de l’asphalte. Nous roulons toujours à plus de 3 500 mètres d’altitude. Le milieu est extrêmement aride et le vent souffle. Nous ne sommes décidément pas dans mes terres de prédilection.

Marla fait la vaisselle dans l’eau du salar.
Mika s’entraîne au saut de rivière salée.
Vigognes sur le salar d’Ascotan.

Nos troubles intestinaux de Bolivie persistent. Je suis très fatiguée. Une fois le col de 4 000 mètres passé, goudron aidant, je colle un maximum Daniel pour lui “sucer la roue”, comme on dit en cyclisme. Et c’est incroyable comme la technique est efficace. Nous connaissons bien nos réactions après 2 ans et demi sur les routes. Je suis donc à 10 cm du reste de la famille. L’effort fourni change complètement. Abritée du vent, je profite de l’aspiration de Daniel. Je pédale au même rythme que lui mais en me fatiguant beaucoup moins. Parfois, je dois freiner. C’est comme cela que nous battons notre record de kilomètres parcourus en un jour : 110 km.

Récolte d’eau douce auprès des rares véhicules qui passent.
Avec enfant à côté, ca marche dès le premier coup et souvent on reçoit aussi de quoi manger.
Entre Ascotan et Calama, difficile de trouver de quoi s’abriter du vent. Ici, nous avons la chance de trouver cet ancien enclos.

Nous descendons de 4 000 mètres d’altitude à 2 260 mètres. C’est la première fois que nous nous retrouvons aussi “bas” depuis 2 mois. Nous parcourons 80 km en 3h. On pense alors qu’il est possible de rallier la prochaine ville. Mais les 36 derniers kilomètres pour rejoindre Calama se font face au vent. Nous mettons donc 4 heures de plus à rejoindre la ville minière en plein désert. Sans Daniel devant pour m’aspirer, je n’y serai jamais arrivée.

Aux environs de Calama, le paysage est des plus désertique. Pas une trace d’eau ni de verdure.
Une vallée des merveilles, autour du Río Loa.
Oasis dans un océan de cailloux.

Après des semaines passées dans les très hautes altitudes, dans une sécheresse extrême, nous ne sommes pas fâchés de faire une pause de 2 jours dans une ville située au milieu d’un océan de cailloux mais qui, comme toute agglomération urbaine, vend du rêve d’abondance : nourriture diversifiée dans les magasins, parcs avec arbres offrant de l’ombre. Il n’en faut pas plus pour calmer l’angoisse que peut provoquer la traversée d’immense désert à pied ou à vélo.

“Jusqu’à vaincre”.
La ville de Calama est couverte des graffitis du
printemps chilien.
Activité culturelle urbaine.

Du coup, contrairement au Grand Nord où la reprise de contact avec la civilisation ne nous avait pas du tout plu, je me surprend à admirer l’étalage de produits et de verdure. J’emmène même les enfants au cinéma et on s’engouffre un énorme paquet de pop-corn.

Désert en fleur.

Après avoir profité de l’accès à la civilisation : douche, machine à laver et pizzas, nous repartons pour San Pedro de Atacama. Avec un col à passer, nous rejoignons le village-oasis à 100 km de là, en deux jours.

Petite sieste à la seule ombre disponible aux alentours.
Pendant ce temps, Marla et Mika creusent dans le sable.

Pour notre jour de repos, Daniel emmène les enfants visiter la vallée de la lune, ainsi appelée en raison de son paysage lunaire, son absence d’eau et de vie. J’en profite pour leur faire faux bond et mettre en place mon programme de rêve : ne rien faire, être en effort minimal, maintenir la position allongée le plus longtemps possible. Je ne me lève même pas pour manger, tout juste pour aller aux toilettes. Mon corps ne fait strictement rien. Je savoure ces quelques heures de paresse en solitaire.

Tourisme dans la vallée de la lune.

Le lendemain, nous reprenons la route pour traverser à nouveau la cordillère des Andes au niveau du Paso de Sico et rejoindre l’Argentine. En effet, dans 10 jours nous avons rendez-vous côté argentin avec les grands-parents allemands pour fêter les 4 ans de Mika et Noël.

Du tropique du Cancer, au Mexique, au tropique du Capicorne, au Chili, un an et demi ont passé.
D’un salar à l’autre.

Je suis en mode pilote automatique. Je m’apprête à revivre une traversée épique comme sur la route des Vigognes dans l’altiplano chilien. En effet, nous allons passer de 2 438 mètres d’altitude à 4 580 mètres.

Décor minéral.

Et en fait, cela restera l’une des plus belle route sur laquelle nous avons roulée. Plus on monte, plus le paysage est spectaculaire. Les volcans qui culminent à quelques 5 000 mètres d’altitude aux alentours avec leurs activités volcaniques, ont laissé des dégradés de noir, gris, rouge, ocre, violet et jaune. Le décor est minéral, parsemé de salars aux colonies de flamands rose et de nombreux troupeaux de Vigognes.

Petite sieste bien méritée après manger.

La zone est protégée, il n’y a pas de villages. La route est toute neuve et goudronnée côté chilien mais pas côté argentin, elle n’est donc fréquentée que par quelques pickups de touristes sortant depuis San Pedro de Atacama pour voir les salars. C’est donc quasiment une autoroute à vélo.

Autoroute pour vélo.
On se font parfaitement dans le paysage.

On trouve de magnifiques endroits pour camper avec vue sur les sommets. C’est surtout l’eau qui fait défaut mais à la sortie de Socaire, le dernier village dans les prochains 200 km, nous arrêtons une voiture de brésiliens qui acceptent de cacher notre sac avec nos 10 litres d’eau et quelques rouleaux de papiers toilettes aux eaux chaudes de Piedras Rojas. Nous ne sommes pas vraiment sûrs qu’ils nous ai compris, mais le lendemain, nous retrouvons bien notre sac à l’endroit prévu.

On retrouve nos provisions d’eau potable et de papier toilette à l’endroit convenu .
Magnifique contraste des couleurs.

Sébastien, un cyclovoyageur français que nous avions rencontré en Bolivie puis à San Pedro, nous accompagne pendant deux jours. Il revient de la route des lagunes, il est en pleine forme mais se met tranquillement à notre rythme.

Petit bout de route avec Sébastien.
Traversée de Vigogne.

Puis Sebastien nous devance pour rejoindre Roxana, une cyclovoyageuse anglaise qui l’attend en Argentine.

Le Paso de Sico marque la frontière entre le Chili et l’Argentine.

Nous pensons le rattraper en atteignant le Paso de Sico ce même jour, mais lorsque nous arrivons au poste frontière, les douaniers nous disent qu’il n’est pas resté. Pour nous, la journée a déjà été très longue avec 69 km parcourus en plus de six heures, nous restons donc nous reposer au refuge de la douane, côté argentin.

Paso de Sico, côté argentin.
Fin du goudron.

Eine Antwort auf „Le désert d’Atacama, beauté minérale“

  1. coucou Marilyne , Daniel et les enfants !! Quel voyage !!! Où puisez-vous la force d’avancer dans des conditions si extrêmes ? Aujourd’hui à la TV, petit reportage sur les déserts de sel en Argentine avec disaient-ils la fameuse route 52 ; c’était quasi les mêmes paysages que vous. C’est ce qui m’a poussé à regarder votre vidéo. j’attends vos nouvelles. Et je vous embrasse bien fort tous les 4. Huguette et Gaby.

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