Après un périple en bus, de Sayan au Pérou à Arica au Chili, soit 1 400 km parcourus en 28 heures, nous arrivons au bout de nos trajets motorisés à Putre, dans l’altiplano chilien. L’axe de rechange pour le chariot n’arrive toujours pas après 10 jours d’attente, car la révolte qui gronde au Chili bloque les services postaux. Nous faisons donc fabriquer une pièce, plus simple, plus lourde mais qui nous permet de reprendre l’aventure sur la fameuse route des Vigognes. Un chemin dont l’altitude minimum est de 4 200 mètres et qui ne compte aucun ravitaillement sur 250 km. Ce trajet relèvera pour moi de l’exploit.
Le petit village Aymara de Putre est situé à 3 500 mètres d’altitude. Après 5 semaines de chômage technique, notre première journée de reprise du vélo compte un dénivelé positif de 1 000 mètres en 18 kilomètres.
Exploit physique. C’est dur. Même très dur car une bonne partie de la montée est très inclinée. De plus, passé les 4 200 mètres d’altitude, les efforts fournis sont démultipliés en raison de la raréfaction de l’oxygène dans l’air.
Heureusement, une famille française de Santiago accepte de monter en voiture sur ces premiers 18 km, nos quelques 20 kilos de nourriture pour 9 jours auxquels s’ajoutent 12 litres d’eau potable. Ils cachent nos provisions derrière le poste abandonné des gardiens de réserves naturelles (la Conaf). En effet, nous allons traverser 250 kilomètres du parc national Lauca, de la réserve nationale des Vigognes, du salar de Surire et du parc national du volcan Isluga, espaces protégés, sans points de ravitaillement.
Nous avons gardé tous nos bagages et donné seulement ce que nous étions prêts à perdre : nourriture, eau et papier toilette. Bref, tout ce qui aurait été rageant de se faire voler ou manger par des animaux, mais assez facile à remplacer. En effet, reconstituer nos bagages faits de vêtements techniques, sacoches à vélo, tente d’expédition, cuisine à gaz et alcool aurait été impossible à cet endroit du monde. Perdre des affaires qui, comme notre boîte à pharmacie, ne coûtent pas vraiment cher en soi mais dont la constitution relève du casse-tête chinois, à savoir comment prévoir l’imprévisible sans se charger d’inutile, aurait pu entamer notre moral.
Nous retrouvons bien le soir-même, à l’endroit convenu, nos 9 jours d’autonomie alimentaire. Pour les 9 petit-déjeuners, nous chargeons 2,5 kg de céréales au chocolat, 2 kg de flocons d’avoine, 500 gr de café soluble, 500 gr de lait en poudre, 500 gr de fruits secs (raisins et abricots).
Pour les petits creux, on embarque amandes, cacahuètes, barres de céréales et chocolat (environ 1 kg). Pour les pique-niques du midi, on a prévu 3 kg de pain, 7 saucissons, 4 sachets de jambon cru, 300 gr de confiture et 250 gr de pâte à tartiner.
Enfin pour les repas du soir, on charge 1,25 kg de semoule, 600 gr de quinoa, 400 gr de pâtes, 5 oignons, 5 carottes, 5 poivrons rouge, deux gousses d’ail, des herbes aromatiques, du sel, 500 ml d’huile, 500 gr de lentilles rose, 500 gr de soja déshydraté, 4 sachets de purée, 4 sachets de sauce tomate et 4 sachets de soupe en poudre.
C’est la première fois depuis l’Alaska, où l’on comptait 300 km entre deux stations service et 1 000 km entre deux supermarchés, que nous voyageons avec autant de provisions. La nourriture est notre carburant. Mais pas n’importe laquelle. Nous avons besoin de calories et surtout des vitamines, protéines, sucres et minéraux donc des féculents, fruits, légumineux, viande séchée, graines et chocolat. Pour nous adultes, comme gasoil pour faire tomber les kilomètres et les enfants pour grandir bien tout simplement.
Mais le premier soir, il nous est presque impossible de manger. Nous avons l’estomac noué par l’effort physique. Il fait déjà nuit et froid lorsque nous dînons, les enfants sont plus fatigués qu’affamés et n’ont qu’une envie, se réfugier au chaud dans la tente. La nuit pour moi n’est pas bonne, j’ai pris froid, mon nez est bouché et à 4 500 mètres d’altitude, j’ai du mal à respirer.
Les jours suivants, nous sommes redevenus des estomacs sur roues. L’effort et le froid nous donnent très faim. Mais il faut économiser les réserves. Par contre, mon nez ne se débouche pas de nuit, malgré le baume à l’eucalyptus appliqué à l’entrée des narines. J’empile mes affaires de la journée sous mon duvet pour relever le buste au max et tenter de respirer pleinement.
Nous passons la première nuit à côté de bains chauds. On en profite pour se laver, comme nous n’aurons pas accès à la douche pendant 10 jours. On observe des Viscaches, ces fameux lapins des Andes à oreilles courtes et queues d’écureuil, des Vigognes, ces cousins sauvages du Lama qui ont donné leur nom à cette route, et surtout le majestueux Condor, ou Kunturi en Aymara. Cela faisait longtemps que nous rêvions de le voir…
Et pour nous de constater qu’à peine sortie des Andes du Pérou du nord et du centre, où nous nous inquiétions de la faible présence d’animaux sauvages, nous les rencontrons par dizaines chaque jour dans l’altiplano chilien.
Lors de notre camping à Misitune, un ancien village d’éleveurs de Lamas, un couple de touristes chiliens nous offrent du rêve : des pommes, des oranges et du pain. Les 8 oranges sont dévorées directe. Et hop, petit plein de vitamines pour suivre la rivière Lauca. Au moment de planter la tente, dans une superbe vallée, au coucher du soleil, nous sommes survolés par un couple de flamands rose. Instant magique.
Largement de quoi adoucir nos souffrances, ou du moins les miennes, qui suis toujours handicapée par mon nez bouché qui m’empêche de récupérer mes forces en l’absence de bonnes nuits de sommeil.
Le lendemain, nous traversons un autre hameau déserté où une petite chienne, que nous baptisons Negrita, décide de nous adopter. Elle nous suit, court à côté du chariot des enfants à leur grande joie, se repose à l’ombre de nos vélos quand nous nous arrêtons et attend sagement lorsque nous mangeons. On ne l’entend jamais aboyer, elle nous suit sans rien réclamer. Nous nous attachons à elle.
Des touristes français et belges en voiture, prenant peine de nous voir si loin de tout, s’arrêtent pour nous proposer de l’eau. Remarquant les enfants, ils nous offrent des tomates et le reste de leur “empanadas” (chaussons fourrés à la viande et aux légumes). Voyant que je porte également un sac poubelle, ils me proposent de l’emmener. Sympa ! Et surtout, peu courant pour des voyageurs en voiture de penser que nous chargeons nos déchets sur de longues distances et que la proposition d’emmener notre poubelle peut nous ravir tout autant que de recevoir un bon sandwich :).
Puis nous arrivons à la cabane de brique et de broc d’une paysanne Aymara qui nous prépare une soupe de lama et offre quelques os à notre Negrita. Nous campons sur son terrain.
Le lendemain matin très tôt, nous sommes réveillés par les moteurs des camions de la mine qui se trouve sur le salar de Surire. L’endroit est classé monument naturel mais le dictateur Augusto Pinochet, suivant son plan d’économie ultra-libérale, avait accordé une licence d’exploitation du borax. L’activité minière fonctionne toujours. Au grand dam des colonies de flamands rose (flamands des Andes et flamands du Chili) qui peuplent le salar. Le borax est un minéral utilisé notamment dans la fabrication de produits ménagers et insecticides. Il se trouve dans d’anciens lacs asséchés, comme les salars. Nous avions découvert l’existence du borax en traversant la Death Valley aux Etats-Unis où se trouve le gisement le plus important au monde. Les réserves du salar de Surire sont exportées vers la Chine.
Alors que nous remballons la tente et chargeons les vélos, Marla tient conférence aux camionneurs. Les hommes, intrigués par cette petite pipelette, lui posent plein de questions en même temps qu’ils avalent soupe de Lama et café. Nous, on écoute de loin et on sourit parce qu’elle est vraiment trop mignonne. En espagnol, elle leur raconte qu’elle vient de France et d’Allemagne mais qu’elle voyage à vélo depuis l’Alaska avec son petit frère. Tout ce qu’elle dit est vrai mais cela peut paraître tellement invraisemblable à entendre dans la bouche d’une enfant qu’on se demande jusqu’à quel point ils la prennent au sérieux.
On n’aime pas les activités minières. Au cours de notre périple à vélo, on n’a malheureusement que trop constaté leurs dégâts sur les paysages, l’environnement et l’eau, le tout, sans études scientifiques, ni calculs, juste à vue d’oeil de simples cyclistes. Et on n’a malheureusement jamais observé les bénéfices que pourraient en tirer les humains, juste une surreprésentation de la population masculine, des hommes qui travaillent beaucoup, dans des conditions difficiles et pour une paie de misère.
Par contre, on aime bien parler avec les travailleurs. Au Pérou, les chauffeurs des mines étaient ceux qui nous respectaient le plus sur la route. Ici, les camionneurs, en plus d’être sympas, sont aussi généreux. Tous nous saluent, certains nous offrent des oranges, du pain et de l’eau et beaucoup ralentissent en nous doublant pour diminuer la quantité de poussière qui nous couvre à chaque passage. Le contact avec les gens est complètement différent des Andes péruviennes. On retrouve la cordialité latina. Beaucoup viennent nous parler et nous reprenons notre train train d’échange d’idées et de discutions dès que nous croisons des personnes.
Les camionneurs nous racontent leur travail : faire les allers-retours entre la mine et la centrale d’exploitation. 4 heures pour monter à vide et 7 heures pour descendre car la route est en mauvaise état et qu’ils sont chargés à bloc. Les pauses se font lorsqu’ils s’arrêtent pour vérifier l’état de leur camion, charger ou décharger, ce qui peut prendre quelques heures. Ils sont à leur compte. Leur temps de repos n’est qu’un temps d’attente. S’ils veulent s’arrêter pour prendre du temps pour eux ou leur famille, c’est à leurs frais.
Sur la route, le vent soulève énormément de poussière. Cela, mêlé à une aridité extrême n’arrange pas mon nez, toujours bouché la nuit, mais qui ne coule pas, tellement l’environnement est sec. On n’avait encore jamais traversé un milieu aussi hostile pour l’être humain.
Puis nous quittons enfin le trafic des camions de la mine pour faire le tour du salar de Surire à l’opposé du gisement de borax. Au poste de police, placé là pour surveiller le trafic illégal de marchandises entre la Bolivie toute proche et le Chili, nous remplissons nos gourdes et nos sacs d’eau (20 litres en tout). Orlando, un guide chilien qui papote avec les policiers pendant que son groupe de touristes photographie des flamands rose, nous propose alors d’emmener notre réserve d’eau et un bidon de 5 litres jusqu’à notre prochain arrêt prévu pour la nuit, les eaux thermales de Polloquere. Décidément, on n’en revient pas de tant de soutien reçu.
Puis ce sont les policiers qui nous invitent à entrer dans leur baraque pour nous asseoir à leur table et manger le plat de lentilles aux légumes et œufs durs qu’ils viennent de préparer. Negrita, elle aussi, a droit à son bol d’eau et de lentilles.
On parle révolte chilienne, l’actualité. Critiqués par les manifestants en raison de la répression policière qui sévit, les carabiniers nous expliquent pourtant partager eux aussi les revendications populaires. En effet, ils sont eux-mêmes concernés par des conditions de vie précaires, le cycle infernal des bas salaires et des grosses dépenses, notamment concernant l’éducation des enfants et le prix des loyers. D’où leur prise de poste ici, loin de tout, à plus de 4 200 mètres d’altitude et à des milliers de kilomètres de leur famille pour certains. Ils restent 10 jours à ce poste frontière avant d’être relevés et bénéficier de 2 jours de repos. Pas de vie de famille donc, mais une prime qui permet de faire vivre leurs proches un peu plus décemment qu’en restant travailler près d’eux.
Nous repartons le ventre et le coeur pleins. Nous mettons du temps à faire le tour du salar et lorsque nous arrivons aux sources chaudes de Polloquere, la nuit commence à tomber.
C’est dans ce décor incroyable, au milieu des flamands roses et gris que nous avons prévu de fêter l’anniversaire de Marla. Dans la nuit, on gonfle et décore la tente de ballons. Au levé, on place des petites bougies sur le morceau de brownie qui a survécu à la route chaotique dans les sacoches. Ensuite, on ouvre les cadeaux : autocollants en lamas et flamands rose, ruban de gymnastique et jeu de Uno.
On joue aux cartes en mangeant des M&M’s. C’est vraiment la fête. On se baigne dans les sources où l’eau est d’environ 40°C, presque trop chaude. Ça fait du bien. A cette altitude, le soleil cogne mais le vent souffle fort et la nuit, il fait très froid. Sur notre petite nappe de pique-nique devant la tente et les vélos décorés de ballons, nous observons les touristes qui arrivent en pickup, se baignent puis déjeunent rapidement avant de repartir. Tout le monde s’étonne de notre campement et quand ils apprennent que c’est l’anniversaire de Marla, elle est couverte de cadeaux : tomates cerises, fromages, saucisson, citrons, pommes, jus d’orange, eau potable, chocolat, basilique. Jamais nous n’avons aussi bien mangé en terrain isolé.
Nous recevons tellement de nourriture et surtout d’eau potable, que nous pouvons nous permettre le luxe de rester 4 nuits de plus en plein désert. Parfait pour reprendre des forces et se reposer avant la reprise de la route et un dernier col à passer.
On croise un couple de cyclovoyageurs belges, les lèvres explosées par le soleil, l’aridité et le vent. Ils nous font tellement de peine, alors même qu’ils ne se plaignent pas, qu’on leur offre du beurre de cacao pour hydrater leurs lèvres gercées.
En effet, le milieu est très hostile. La peau, les lèvres, les narines, les cheveux sont secs à l’extrêmes. Les paysages de lacs salés et sources chaudes, volcans enneigés, roches de toutes les couleurs, ciels purs et nuits remplies d’étoiles sont magiques, mais l’aridité, le rayonnement solaire, le vent et l’altitude rendent le milieu incroyablement inhospitalier. Pourtant la vie sauvage elle, est bien là, présente et visible, des Vigognes aux Flamands rose, en passant par les vautours, les Condors, les Viscaches et même les Nandous, cousines sud-américaines des autruches.
Nos camarades Belges repartent après une petite baignade en suivant le chemin défendu, qui passe 2 km sur le territoire bolivien. Frontière aveugle, sans poste ni douane, il est en théorie interdit d’y passer mais il est plus court et son col plus bas ce qui rend le raccourci très attractif, notamment pour les voyageurs à vélo.
Nos ami.e.s cyclovoyageurs de Suisse et d’Espagne, voyageant en sens inverse, venus par la route conventionnelle nous ayant dit qu’elle n’était pas facile, ventée, avec un col à plus de 4 700 mètres d’altitude, pour moi, pas d’hésitation, nous prenons au plus court (30 km de moins, soit une dure journée de vélo en moins) et ne montons “qu'”à 4 500 mètres.
Encouragés par les cyclos et Orlando, notre ami guide, nous décidons de suivre cette route des trafics en tout genre. Le plus gros danger de jour étant de tomber sur une patrouille mais surtout de rouler sur des pics cachées dans le sable et destinées à crever les roues des véhicules qui s’aventurent sur cette piste interdite.
La montée est bien trop raide. Les enfants doivent marcher. Daniel pédale lentement mais sûrement. Moi, je pousse, je suis au maximum de mes forces. Nous mettrons 3 heures pour parcourir 300 mètres de dénivelé positif. Pourtant, nous ne nous arrêtons pas pour manger. Il nous faut traverser le plus vite possible ces quelques kilomètres tendancieux.
Au sommet, nous croisons quelques restes de matériel électronique, télés, etc. Objets probablement “tombés du camion”. Daniel trouve également une pic cachée. Nous attaquons la descente. La pente est encore plus inclinée qu’en montée, avec la quantité de sable présent, nous sommes heureux de traverser le col de ce côté. En sens inverse, il nous aurait était impossible de monter notre charge. Il aurait fallu porter et non plus pousser, tellement on s’enlise.
En descente, avec le poids et l’inclination de la pente, on arrive à avancer. A certains endroits si on ne roule plus, embourbés dans le sable, on arrive au moins à glisser. Nous sommes presque au bout des 2 kilomètres en terre bolivienne, lorsque nous apercevons au loin, derrière nous, un nuage de poussière soulevé par un véhicule. On se presse pour repasser en territoire chilien avant d’être rattrapés.
Mission réussie. La voiture nous double lorsque nous sommes déjà côté Chili. Et comme par enchantement, c’est Orlando, notre ami guide avec un nouveau groupe de touristes allemands. Il avait prévu de nous voir et était passé au marché le matin en pensant à nous. Il ouvre son coffre et sort de sa glacière boissons fraîches, tomates cerises, avocats, orange, saucisson, fromage et pain.
Ça tombe tellement bien que c’en est à peine croyable. Il est plus de 15h et nous mourrons de faim. Orlando s’ajoute à notre longue liste d’anges-gardiens qui nous ont offert réconfort, aide, amour et bienveillance à des endroits et des moments tellement extrêmes et improbables. La magie du voyage et des rencontres.
En journée, nous ne croisons que des troupeaux de Lamas et Alpacas, pas de véhicules hormis une voiture ou un camping car de touristes toutes les 3 heures. Nous retrouvons de petits villages d’éleveurs abandonnés. Nous campons près de ces maisons de terre en ruines pour nous abriter du vent. Mais à peine le soleil couché, vers 20h30, le défilé de véhicules tous phares éteints commence.
Le trafic de marchandises (électroménager, électronique, etc.), “tombées du camion” au Chili se met en route vers la Bolivie à la tombée de la nuit. C’est tellement peu discret qu’on se dit qu’il doit y avoir un minimum de connivences avec les militaires dont les bases sont toutes proches. Peut-être les autorités sont-elles en manque d’effectifs ? Dans tous les cas, elles savent très bien ce qu’il se trame.
10 jours après avoir quitté Putre, nous arrivons à Colchane, ville frontière style Far West, à 3 715 mètres d’altitude. Le village est une route qui traverse le désert, des petites maisons de terre et de tolle de chaques côtés. Notre amie Paulina a pu récupérer notre colis enfin arrivé à Putre. Elle a réussi à nous le faire parvenir via un guide, juste avant que nous traversions la frontière bolivienne. Timing parfait. On retrouve notre nouvel axe de chariot ainsi que du chocolat et des bonbons, sans oublier deux petits pulls en Alpacas pour les enfants, cadeau de Paulina.
Au cours de notre périple à vélo, depuis deux ans et demi que nous traversons les Amériques, je ne me rappelle pas m’être jamais dit “Tiens, comme c’est facile.” Dans cette partie de l’altiplano chilien par contre, j’en suis sûr, c’est pour moi, la route la plus difficile qu’on ai suivi jusqu’ici.
Mais comme toujours sur notre route, dans les moments les plus durs, les rencontres humaines et les merveilles de notre Terre Mère font oublier toutes les souffrances endurées.