Alaskan Inside Passage : glaciers, baleines à bosse et ours noirs

Le passage intérieur, ou Inside passage en anglais, est la voie maritime du Pacifique Nord qui longe les côtes de l’Alaska et de la Colombie Britannique, depuis Skagway et Haines jusqu’à Vancouver et Seattle. Ce sont 2 500 km de fiords, îles, glaciers, estuaires et côtes escarpées. Un voyage incroyable, bien différent de celui que nous avons fait jusqu’à présent. En préparation à Berlin, c’était mon moment tant attendu, pour voir la mer et les baleines, prendre le bateau et se reposer un peu les jambes.

Au revoir Skagway !

Depuis le bateau, on croise des Eisbergs.

Nous voyageons donc de bateaux en bateaux avec l’Alaska Maritime Highway, le transport public. En effet, de nombreuses villes du Sud Est de l’Alaska ne sont accessibles qu’en bateau ou en avion, il y a donc tout un système public de transport maritime qui s’est développé. Très confortable et beaucoup moins cher que les nombreux navires de croisières qui naviguent dans le célèbre passage interrieur par milliers, notamment en période estivale.

Le glacier de Mendenhall.

Premier bateau : de Skagway à Juneau, la capitale de l’Alaska, seulement accessible par les eaux ou les airs. Après 4h de traversée, nous y faisons une halte de trois jours pour se rendre au glacier de Mendenhall. C’est le glacier le plus facilement accessible au monde. Actuellement, il ne faut parcourir que 4 km à pied pour l’atteindre. Malheureusement, les 2 derniers km du chemin ne sont pas accessibles avec les vélos et le chariot. Les enfants font la sieste et de toute façon, ils peuvent difficilement marcher autant. N’ayant rien pour les porter, nous ne pauserons donc pas sur la photo au milieu des grottes de glace.

Face au glacier.

C’est une attraction depuis plus d’un siècle. Les gens viennent le voir et poser les pieds sur le glacier. Et même de loin, il est impressionnant. Pourtant, il a déjà réduit de taille. Quand les petits auront grandis, il n’existera plus. Outre la beauté du paysage, c’est tout un écosystème qui disparaîtra avec lui…

Quand Marla sera adulte, le glacier aura entiérement fondu.

Dur rappel à nous qui vivons dans les grands espaces depuis plus de 3 mois, immergés dans la nature, loin des discours politiques et des nouvelles médiatiques. Nous revient en pleine face ce monde consumériste et capitaliste fou, cause du changement climatique, de la fonte des glaces et de la plus rapide extinction des espèces qu’ai jamais connue la Terre … On mesure d’autant plus la chance qu’on a d’avoir sauté le pas de tout quitter pour aller à la rencontre de Mère Nature et ses splendeurs. Faire germer des petites graines d’amour et de respect pour elle dans le cœur des enfants pour transmettre cela à leur tour et garder la mémoire de ce qui fut et de ce qui peut être encore sauvé pour les génerations futures.

Nous dormons au beau milieu de la forêt pluviale, dans la réserve nationale du Tongass et effectivement il n’arrête pas de pleuvoir.

Extérieur bien trempé, mais intérieur douillet :).

Nous ne visitons pas la ville de Juneau et reprenons le bateau pour Ketchikan, avec 18 heures de bateau.

Camping sur le bateau.

Le temps de faire une pause déjeuner sur le port, en mode pique nique comme d’hab’, puis nous repartons en bateau direction Hollis sur l’île de Prince of Wales. Il y a 4 heures de traversée.

Rencontres magiques sur l’île de Prince of Wales

Quand nous arrivons, il est 18h. Nous sommes les derniers à sortir du bateau et nous restons un moment sur le port, un peu déprimés par la pluie qui ne cesse de tomber depuis plus d’une semaine maintenant. On tente de se motiver à enfourcher nos vélos lorsque Darren, qui loue des voitures aux touristes débarquant du bateau, nous propose de camper sur son terrain inoccupé, à 1 km de là. Nous sommes ravis. Il nous dit nous y retrouver pour nous amener du bois sec pour faire un feu et de l’eau. Mais lorsqu’il nous rejoint c’est également avec des chaises de camping et un toit en toile. Le grand luxe ! Il nous raconte ses exploits de jeunesse : traversée en scooter des États-Unis puis de l’Angleterre avant d’être arrêté et renvoyé dans son pays pour faute de permis ! Avec notre histoire folle de voyage à vélo, nous lui avons fait penser à lui. Tenter notre chance, voir si ça marche et prendre la route plutôt que de rester à en rêver, c’est aussi ce qui l’a poussé quelques années auparavant. Alors, il nous dit :

« I‘m gonna do something crazy, I’m gonna give you a Van to travel here. » – “Je vais faire quelque chose de fou, je vais vous prêter un combi pour voyager dans l’île.” Nous nous endormons sur ces bonnes paroles sans trop oser y croire.

Darren, avec ses papiers de location de voiture à la main, nous remet les clefs d’Edward, le van.

Le lendemain, Darren revient avec Edward, le van (il a donné un nom à toutes ses voitures). Nous n’en revenons pas… Les enfants sont comme des fous. Nous aussi. On se remémore les bons moments en bulli, notre combi VW dont on a dû se séparer avant de partir. Darren, nous sauve notre séjour sur l’île, la pluie est presque continue, tout est humide, rien ne sèche, et même le chariot commence à avoir des traces de moisissures.

Alors, on prend la route en van et faisons le tour de l’île, jusqu’à arriver à Memorial Beach tout au nord. C’est là qu’on trouve notre petit coin de paradis : une cabane ouverte sur la mer. Un banc de bois pour dormir tout en écoutant les baleines respirer et même un poêle et du bois pour nous chauffer !

Cabane ouverte sur la mer. Idéal pour observer les baleines du lever au coucher du soleil.

On voit de nombreuses baleines à bosse passer juste devant nous. Mais la mer est d’huile et les baleines sont calmes, on ne verra d’elles que leurs souffles, les nageoires dorsales et parfois la caudale. Mais c’est un pur bonheur de les avoir aussi près.

Dorsale d’une baleine à bosse en route pour le Mexique.
Vaisselle, sans liquide vaisselle, et lessive, sans lessive dans les petite flaques laissées par le mer à marée basse au milieu des concombres de mer.

Moi, je ne demande rien de plus. Je suis comblée. On observe aussi des loutres de mer qui jouent sur la rive près de la plage et font du dos crawlé. On passe presque tout notre temps sur cette plage.

Une loutre de mer jouant dans l’eau.
Petit déjeuner dans notre cabane ouverte sur la mer.

La veille de notre départ, on se décide tout de même à continuer notre tour de l’île, en passant par les Totems de Klawock, jusqu’à rencontrer les ours noirs pêchant le saumon au bord d’une rivière (lire l’article :Tête à tête avec un ours).

Totem à Klawock.
Totems de Klawock face à l’estuaire.

Lorsque nous retrouvons Darren et sa femme Linda, sur leur terrain où nous posons la tente à nouveau, nous sommes plus qu’enthousiastes, d’autant plus qu’ils nous rendent visite avec des parts de tarte à la myrtille faite maison. Hum … Un régal. Nous ne savons comment les remercier. Nous les retrouverons en octobre à Seattle, où Linda travaille et où le couple à l’habitude de passer l’hiver.

Un énorme merci Darren, Linda … et Edward bien sûr 🙂

La forêt humide, ses habitants et ses visiteurs.

5 Antworten auf „Alaskan Inside Passage : glaciers, baleines à bosse et ours noirs“

  1. Mes très chers !!
    J’aurais dû commencer par ce récit Marilyne, car je me réjouis toujours de vos poses, grands bonheurs et sans trop de dangers (je ne peux pas m’y faire) !!. Le moral est au beau fixe, c’est vrai aussi que les photos sont géniales !!! Moi cette semaine je me suis émerveillée d’une photo de B. (une mouette sur la plage, avec de beaux galets ronds en premier plan et je l’ai fait agrandir et mise dans notre entrée). Nous avons aussi été manger au 1er étage de la tour Eiffel (vue magnifique sur Paris sans aucune pollution)-cadeau des enfants pour mes 65 ans. Journée mémorables. Gros bisous aux enfants (ils sont toujours aussi beaux) et à vous deux. Merci d’être très prudents !!!!

  2. Hallo la famille!
    je lis vos récits et regarde avec plaisir vos photos, ca fait rêver! j’espère que vous vous portez bien, un gros bisou à Marlou! bon voyage hasta la vista
    bises de berlin
    Lauda

  3. Chers Marilyne, Daniel , Marla et Mika !!
    Un grand merci pour la très pittoresque carte postale !! Je viens d’envoyer un mail à Emma pour…s’ils ont le temps…. voir une danseuse et danseurs (14) au théatre de Chaillot..car ils “exaltent la beauté du monde soulignent sa force sa fragilité et expriment l’urgence de la protéger” !!! Bien dans l’air du temps et en rapport avec votre voyage isn’t it ?
    Nous sommes ravis que tout se passe bien pour vous et que vous rencontriez des gens super sympa, ce doit être réconfortant !!!
    Gros bisous tout plein et bon courage dans votre périple pleine ment choisi et pleinement assumé !!! Bravo !!!
    Huguette & Gaby

  4. AAAh je le savais qu’une baleine croiserait un jour votre route!! Elles me guideront toujours en rêve et qu’est ce que cela a dû être… Ce souffle, si puissant, libre et magique! Qu’on pensé les enfants? Et Daniel? Ma chère Mary, je crois que je sais déjà 🙂 enfin. Je suis fascinée par les photos d’ours ou de grizzli (je ne sais plus), voici un si bel exemple d’apprivoisement : celui de ses peurs, ses craintes, ses angoisses.

    Une rencontre, une seule suffit a bouleverser notre vie.

    A la vôtre!

  5. C’est grâce aussi à notre conscience que la vie et la nature reflètent en nous leur beauté, tachons de ne jamais l’oublier.
    Une beauté qui se transmet dans le regard de nos enfants, tachons d’en prendre soin pour continuer à rêver.
    Merci pour le partage, c’est magnifique 🙂

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