Costa Rica, entre rêve et réalité

Le Basilic ou lézard Jesus Christ a l’incroyable capacité de pouvoir courir sur l’eau.

A l’entrée du Costa Rica, nous comptons 7 kilomètres de bouchon de poids lourds attendant de passer au Nicaragua. En générale les camionneurs attendent deux jours et passent donc au moins une nuit à la frontière. En vélo, pas de problèmes. Pour nous c’est là que s’arrêtaient notre connaissance de l’Amérique centrale. Nous étions aussi moins enthousiastes pour traverser le pays, sachant qu’il est très touristique et très cher. Nous pensions le Costa Rica et son voisin du Sud, le Panama, comme des « gringolandia », c’est-à-dire très nord-américanisés. Mais comme toujours, on ne peut juger sans connaître. Certains de nos préjugés ont fondu comme neige au soleil. L’image d’un pays à l’avant garde de la protection de la nature a été un peu ternie. Mais d’entrée, nous sommes sous le charme de l’accueil et du sourire des costaricains.

7 km de file d’attente pour les camions, à l’entrée, comme à la sortie du Costa Rica.

Le Costa Rica jouit d’une image de défenseur de la nature. Et c’est vrai qu’il fait beaucoup d’effort pour réduire sa consommation de CO2 et pour développer les énergies renouvelables. En plus de n’avoir pas d’armée, une bonne partie du territoire a été transformé en réserves et parcs naturels protégés qui sont un pur régale tant la diversité de la faune et de la flore est incroyable.

Pique nique à l’ombre des palmiers de la côte Caraïbe.

Mais à traverser le pays en voiture avec la famille venue fêter Noël, puis en vélo, nous serons atterrés par l’ampleur de la monoculture. Le long de la côte Pacifique, plus sèche que la côte Caraïbe, la déforestation a battu son plein et ce sont des kilomètres de champs de cannes à sucre et de palmier à huile. Les arbres n’étant plus, le sol est accablé de soleil. On imagine aisément toute l’irrigation nécessaire à l’agriculture dans une région qui manque d’eau. Côté Caraïbe, ce sont les cultures de cannes à sucre, d’ananas et de bananes qui dominent. Mais il y a aussi les oranges et les arbres de Teck. Et c’est constamment que nous voyons ces champs aspergés de pesticides.

Photo de famille avant la descente en rafting de quelques kilomètres du fleuve Sarapíqui.

A vélo, nous traversons les immenses plantations d’oranges, à la frontière avec le Nicaragua, puis de bananes, loin du trafic et du tourisme. Plusieurs fois par jour, nous sommes survolés par des avionnettes jaunes, chargées de répandre les pesticides sur les champs. Quelques panneaux indiquent vaguement à la population locale, qui vivent tous de et dans ses plantations, de se « protéger », de « prendre des mesures » quand l’avion fumige. Comme ce qu’on a vu au Guatemala. D’ailleurs ce sont les mêmes multinationales, « Del Monte », « Chiquita » et « Dole ».

“Zone d’application aérienne. Ne pas entrer dans la plantation pendant l’arrosage aérien”.
Traversée d’un village “Chiquita” avec ses camions “Chiquita” et ses maisons “Chiquita”.

L’ambiance est toujours très spéciale au sein de ces énormes plantations de bananes. Les gens de l’extérieur nous mettent toujours en garde d’éviter de passer par là. Pourtant, nous rencontrons des paysans très accueillants et apparemment très heureux de nous accueillir, nous qui passons où peu d’autres étrangers passent. Nous sommes reçus comme des rois dans le salon communale de La Suerte qui pour nous porte bien son nom « La Chance », sur la terrasse de Zulay à Santa Rosa ou encore chez Rosi et Miguel. Il n’y a que dans la plantation d’orange de la Finca Yafa qu’on nous a refusé le droit de poser notre tente et indiqué l’arrêt de bus en bord de route pour passer la nuit. Conseil que nous avons suivi.

Traversée semi-légale d’une orangeraie pour couper à travers 6 km de champ et tenter de trouver un endroit où camper avant le coucher du soleil.
Camping sous abri-bus, pour changer.

L’exploitation de la banane en Amérique Centrale a commencé au Costa Rica. C’est là que s’est implantée la fameuse United Fruit Company (aujourd’hui Chiquita), responsable notamment du coup d’État au Guatemala en 1954. Son monopole et sa puissance est telle que naîtra le terme de République bananière pour désigner notamment le Honduras, le Guatemala et le Costa Rica. Dans le port de Moin, à côté d’El Limon, le principal port de marchandise de la côte Caraïbe du Costa Rica, on voit le défilé incessant des camions de bananes notamment.

Vue sur le port de Moin, El Limon et ses monte-charge de conteners.

Mais il est également vrai que c’est au Costa Rica que nous avons observé le plus de diversité animale et florale. Peut-être aussi car nous y sommes restés plus d’un mois et demi et que nous avons visité de nombreux parcs nationaux avec les 4 grands-parents venus nous rendre visite.

Photo de famille dans le parc national du volcan Arenal.

Nous avons pu observer le fameux Quetzal, l’oiseau symbole du Guatemala qui est aussi le nom de la monnaie, mais que nous n’avons jamais eu la chance d’observer là-bas.

Splendide Quetzal de la forêt de nuage de San Gerardo de Dota.

Une quantité incroyable de paresseux, singes Congo, singes araignées, Coatis, Colibris, Toucans, papillons bleus, crocodiles et caïmans, hérons, martin-pêcheurs, iguanes, perroquets.

Dendrobates Auratus, une grenouille venimeuse du Costa Rica.
Le paresseux qu’on aperçoit très fréquemment au Costa Rica.
Un morpho, le papillon bleu d’Amérique centrale.
Le Colibri.

Les volcans en activité, les forêts humides, les forêts sèches, les forêts de nuage.

Un singe araignée.

C’est vrai aussi que c’est le pays d’Amérique centrale où nous avons vu le moins de déchets dans les rues. L’eau du robinet est potable, comme au Nicaragua et au Panama, mais à l’inverse du Mexique, Guatemala, Honduras et Salvador.

Un groupe de bébés et femelles Coatis.

Le niveau de vie est plus élevé que dans les pays voisins. Le coût de la vie est très cher. Dans les endroits touristiques les prix rejoignent facilement ceux de l’Europe.

Un pied d’ananas. Le Costa Rica est devenu les premier exportateur d’ananas au monde.

Il y a une plus grande classe moyenne, mais il n’est pas sûr que ceux qui n’ont pas grand-chose soit mieux lotis qu’ailleurs. Zulay nous explique par exemple que le travail de récolte des ananas est extrêmement dur. Il se fait à la main et emploie beaucoup de femmes qui travaillent sous un soleil de plomb, le corps et le visage entièrement couverts pour ne pas être brûlé et ce, malgré la chaleur exténuante. L’ananas s’est converti en première marchandise d’exportation du Costa Rica, devant la banane après que les compagnies fruitières aient senti le besoin de miser sur un autre fruit que la banane au vue de la maladie qui pourrait éradiquer ce fruit.

Champ d’ananas.

Hormis l’accès à l’eau courante et la relative sécurité, les paysans costaricains mènent une vie similaire à celle des paysans centraméricains. Il est vrai que le long des routes, on voit les maisons au toit de tôle ondulée avec leur terrasse où siègent des canapés, contrairement au nord où ce sont presque exclusivement des hamacs qui pendent à l’ombre sur le devant des maisons.

Avec Don Carlos à La Suerte.
Petit déjeuner dans la maison de Zulay à Santa Rosa.

Les communautés indigènes sont très minoritaires et très isolées. Nous ne rencontrerons que quelques représentants de la culture Bribri, à la frontière panaméenne.

Miguel a emmené Daniel et Mika à la bananeraie pour vendre son formage.
Après avoir nourri les cochons, les veaux et mis à cuire les haricots noirs grâce à leur gazinière fonctionnant à l’éthanol de caca de vache, Rosi prépare la salade de coeur de palmier fraîchement coupé.
Le fromage de Rosi et Miguel repose dans son moule, prêt à la découpe puis à la vente en moto.

Après avoir traversé les bananeraies, nous rejoignons la côte Caraïbe via le parc national El Tortuguero, accessible seulement en bateau. C’est un dédale d’estuaires, de rivières et de bras de mer au milieu de la forêt tropicale. Refuge de milliers d’espèces de poissons, caïmans, tortues, loutres, lézards, oiseaux, singes, etc. Un vrai petit paradis. Nous repartons de là en bateau, jusqu’à Puerto Limon en suivant les rivières et canaux qui serpentent le long de la côte, séparé de la mer par une bande terre ou de sable recouvert de forêt.

Un crocodile en planque.
Une tortue d’eau douce.

Petite pause à côté du parc national de Cahuita, où nous trouvons un super petit camping avec cuisine, tente en bord de mer et un paresseux dans l’arbre voisin.

Super camping en bord de plage à Cahuita.

Il fait toujours très chaud ce qui rend les journées de vélo difficiles. Alors nos pauses en bord de mer se prolongent. Jusqu’à ce que nous nous décidions enfin à rejoindre le Panama, où nous attendent de nouveau les Caraïbes.

On prend l’habitude de boire notre petite “pipa fresca”, eau de coco.

Eine Antwort auf „Costa Rica, entre rêve et réalité“

  1. hello, je viens de voir le petit reportage à la TV colombienne, sympa!! et aussi les commentaires (en français!) sur votre séjour au Costa Rica!! avec ces magnifiques photos de la faune et des oiseaux!!! le quetzal! le colibri! comme cette nature est splendide! merci pour tout cela! encore bravo à vous 4! on vous embrasse très fort, cath et Laredj

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